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Mises en perspective

Séances de travail avec l’intervenante :
 histoire des migrations en France depuis le XIXe siècle
 qu’est-ce qu’un peuple
 qu’est-ce qu’être français

La France, un pays d’immigration

Génération (définition) :
 Ensemble d’êtres, de personnes qui descendent d’un individu à chaque degré de filiation.
 Degré de descendance dans la filiation : il y a deux générations du grand-père au petit-fils.
 Espace de temps qui sépare chacun des degrés de filiation : il y a environ trois générations par siècle.
 Ensemble des personnes vivant dans le même temps et étant à peu près du même âge : Les gens de ma génération.

Qu’est ce qu’un conflit de générations ?

L’immigration en France a été différente de celle de ses voisins durant le XIXe. Elle accueillait ceux que les autres ne pouvaient assurer chez eux, la France gardait les siens. Le résultat est que si on prend en compte les quatre grands-parents de chaque Français on compte qu’un Français sur quatre est d’origine étrangère (22,5 %). Si on décompte à partir des huit arrière-grands-parents le résultat est donc de un Français sur trois ayant une origine étrangère.

Du XIXe siècle à 1914
Au XIXe siècle, la France devient un pays d’immigration.
L’évolution se fait par à-coups.
À partir de 1830, se produit un premier décollage avec l’arrivée d’exilés politiques européens (Polonais, Italiens, Espagnols, Allemands).
Puis une nouvelle phase s’amorce liée aux besoins de l’économie.
Pour la première fois, en 1851, le recensement général de la population compte le nombre d’étrangers.
Le cap du million est franchi en 1881.
Les immigrés venus des pays voisins de la France dominent très largement : Belges, Anglais, Allemands, Suisses, Italiens, Espagnols. Sans en exclure d’autres, issus de l’Empire russe y compris de sa partie polonaise (juifs persécutés, opposants politiques, savants, artistes).

1 - Des émigrants anglais
Des Anglais, techniciens, viennent en France travailler. Ils ont un savoir faire parce que la révolution industrielle a commencé dès la fin du XVIIIe siècle.

2- Des émigrants belges
Des ouvriers et saisonniers belges viennent aussi dans les départements du Nord. Ils arrivent à partir de 1840, soit comme journaliers ou saisonniers dans l’agriculture, soit de façon plus durable dans l’industrie textile et les mines de charbon.
Ils traversent à pied la frontière, quittant la Flandre toute proche et s’arrêtent surtout dans le département du Nord. Ils viennent travailler en France parce que les salaires y sont légèrement meilleurs.
Les Belges constituent la première nationalité étrangère jusqu’à la fin du XIXe siècle, avec un demi-million d’individus dans les années 1880.

3- Des émigrants juifs

La politique de russification menée dans l’Empire russe à partir de 1881 fragilise les populations juives de plus en plus soumises à la violence des pogroms. Elle contraint ces hommes et ces femmes à partir, surtout vers les Amériques mais aussi vers la France. Ils traversent toute l’Europe sans qu’un passeport soit nécessaire, comme pour tous les immigrants avant 1914.
À la veille de la Première Guerre mondiale, ils sont déjà plus de 20 000 à Paris.

4- Les Italiens
Au XIXe siècle, le nombre d’italiens en France ne cesse d’augmenter. En 1901, ils dépassent les Belges et vont conserver jusqu’en 1961 le rang de première nationalité étrangère en France. Poussés par la misère, ces émigrants font à pied la majeure partie du trajet, y compris la traversée des Alpes.
La population Italienne se concentre d’abord dans les régions méditerranéennes et gagne peu à peu la Lorraine, répondant aux besoins des industries minières et sidérurgiques.

Aux 420 000 Italiens déjà présents en France avant la guerre de 1914 s’ajoute, au cours des années vingt et dans le cadre de la Convention d’immigration signée avec Rome, un recrutement d’ouvriers munis d’un contrat de travail initial d’un an. Des émigrants individuels, les Alpes franchies, obtiennent facilement emploi et papiers.
Comme auparavant, ils viennent d’Italie du Nord et du centre. La France entière est à présent couverte : le Sud-Est, la Lorraine du fer et du charbon, l’Aquitaine qui manque d’ouvriers agricoles, les régions lyonnaise et parisienne. À côté d’une dominante paysanne qui n’est guère politisée, s’ajoutent des exilés antifascistes (les Fuoriusciti), surtout regroupés à Paris.
En 1931, le recensement de la population dénombre plus de 800 000 Italiens en France.

5 - Les réfugiés arméniens
Après le génocide des Arméniens perpétré par l’Empire ottoman, les rescapés, hommes, femmes et enfants, partent pour la Grèce, la Syrie et le Liban.

6 - L’immigration poloniase entre 1920 et 1940
En 1919, le traité de Versailles permet la renaissance d’une Pologne indépendante. Mais le surpeuplement rural et le retard de l’industrialisation rendent nécessaire le départ d’une partie de la population et notamment des plus pauvres.
La Convention franco-polonaise du 3 septembre 1919 organise leur recrutement et fixe les règles du voyage par train à travers l’Allemagne. Les casernes de Lorraine, à Toul, servent de dépôt pour les formalités administratives et la répartition de la main-d’œuvre en fonction des besoins des employeurs.
Le recensement de 1931 compte plus de 500 000 Polonais, répartis dans 86 départements français agricoles ou industriels. Parmi eux se trouvent environ 50 000 juifs qui fuient les persécutions, à titre individuel, sans contrat de travail, essentiellement vers Strasbourg, Metz, Nancy et Paris.

7 - L’immigration maghrébine 
Au début du XXe siècle, les premières générations de travailleurs maghrébins s’installent : les ouvriers de Kabylie participent à la construction du métro parisien. Les mines du Nord et de Normandie recrutent plusieurs milliers d’Algériens et de Marocains.

Soldats algériens durant la Guerre de 14

Durant la première guerre, 300 000 soldats originaires du Maghreb sont mobilisés et 130 000 ouvriers remplacent les Français partis à la guerre. Trente mille Maghrébins meurent au front. La mosquée de Paris est édifiée en 1926 en hommage de la Nation.
Dans les années 1920, l’arrivée des immigrés s’accélère, mais, avec la crise des années 1930, le nombre de retour se renforce.
Dans les années 1950-1960, l’industrie française recrute en masse. Au milieu des années 1970, la France met un frein à cette immigration et favorise le regroupement familial.
Selon l’Insee, la France comptait en 2004 près de cinq millions d’immigrés, dont la moitié avait la nationalité française. Un million et demi étaient d’origine maghrébine, soit 2,4 % de la population totale.

Foyer d’immigrés, 1950

De 1945 à 1974
C’est toutefois les besoins de main d’œuvre pendant les Trente Glorieuses et les séquelles de la décolonisation qui vont stimuler une immigration importante
Plus d’un million de travailleurs de l’industrie ou du BTP et de 880
000 Pieds-noirs venus en France après l’indépendance algérienne.

Depuis 1974
A partir de 1974, l’immigration pour le travail cesse et est remplacée par le regroupement familial, signe de l’implantation durable des populations immigrées en France.
Les communautés maghrébines représentent en 1990 plus du quart des immigrés installés enFrance.
L’ancienneté de l’implantation des premiers migrants explique l’existence de familles installées depuis 2 ou 3 générations en France.

La population en France au 1er janvier 2014

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